Extraits comportant des noms de lieux-dits, de villages, de villes, de provinces ou de pays.

Curiosités

Spécialités

Bonnes et mauvaises réputations

Lieux de pèlerinage

Universités

Stations thermales

 

Curiosités

 

Trouverent neuf flaccons en tel ordre qu’on assiet les quilles en Guascoigne, desquelz celluy qui au milieu estoit couvroit un gros, gras, grand, gris, joly, petit, moisy livret, plus, mais non mieux sentent [sentant] que roses. (G, 1)

 

Je sçay des lieux, à Lyon, à la Basmette [Baumette], à Chaisnon [Chinon] et ailleurs, où les estables sont au plus hault du logis (G, 12)

 

[La jument de Gargantua] avoit la queue horrible, car elle estoit, poy plus poy moins, grosse comme la pile Sainct Mars, auprès de Langès, et ainsi quarrée (G, 16)

 

Ilz s’en vont en paradis, aussy droict comme une faucille et comme est le chemin de Faye [Faye-la-Vineuse] (G, 27)

 

Gargantua les mist [les pèlerins] avecques ses lectues [laitues] dedans un plat de la maison, grand comme la tonne de Cisteaulx, et , avecques huille et vinaigre et sel, les mangeoit pour soy refraischir davant souper (G, 38)

 

Gargantua… fist faire quatre grosses chaines de fer pour le lyer… Et de ces chaisnes en avez une à La Rochelle, que l’on leve au soir entre les deux grosses tours du havre ; l’aultre est à Lyon, l’aultres à Angiers, et la quarte fut emportée des diables pour lier Lucifer, qui se deschainoit en ce temps là, à cause d’une colicque qui le tormentoit extraordinairement pour avoir mangé l’ame d’un sergeant en fricassée à son desjeuner. (P, 4)

 

Pantagruel, quelque jour, pour se recreer de son estude, se pourmenoit vers les faulxbours sainct Marceau, voulant veoir la Follie Goubelin. (P, 15)

 

C’est celluy ruysseau qui de present passe à Sainct Victor, auquel Guobelin tainct l’escarlatte (P, 22)

 

Un moulin y eust peu mouldre ; non tant toutesfoys que ceulx du Bazacle à Thoulouse. (P, 22)

 

Pleust à Dieu que chascun de vous eust deux paires de sonnettes de sacre au menton et que je eusse au mien les grosses horologes de Renes, de Poictiers, de Tours et de Cambray. (P, 26)

 

Treze poinctes de dyamans, dont la moindre estoit aussi grosse comme la plus grande cloche de Nostre Dame de Paris. (P, 29)

 

Un beau petit pourpoint de toille, tout deschicqueté comme la cornette d’un Albanoys. (P, 31)

 

L’on fist XVII grosses pommes de cuyvre, plus grosses que celle qui est à Romme à l’aguille de Virgile. (P, 33)

Et de ces pillules d’arin [airain] en avez une à  Orleans, sus le clochier de l’esglise de Saincte Croix. (P, 33)

Aultres y sont tant malheureux, que les diables qui tentent les hermites par les desers de Thebaide et Monsserrat, ne le sont d’adventaige. (III, 10)

Celle espece d’arbre que voyez par les montaignes de Briançon et Ambrun, laquelle de sa racine nous  produict le bon agaric, de son corps nous rend la resine tant excellente que Galen l’ause [ose] aequiparer [égaler] à la terebenthine ; sus ses feueilles delicates nous retient le fin miel du ciel, c’est la manne, et, quoy que gommeuse et unctueuse soit, est inconsumptible par le feu. Vous la nommez larix en grec et latin ; les Alpinois la nomment melze (III, 52)

Couillatris courtoisement remercie Mercure, revere le grand Juppiter, sa coingnée antique atache à sa ceincture de cuyr, et s’en ceinct sus le cul, comme Martin de Cambray. (IV, pr)

Par le digne veu de Charrous ! (IV, 7)

Dedans Amiens, en moins de chemin quatre fois, voire troys qu’avons faict en nos contemplations, je vous pourrois montrer plus de quatorze roustisseries antiques et aromatizantes. (IV, 11)

La diablerie de Saulmur, de Doué, de Mommorillon, de Langés, de Sainct Espain, de Angiers, voire, par Dieu, de Poictiers avecques leur parlouoire (IV, 13)

de ses telles dens de laict vous trouverez une à Colonges les Royaulx en Poictou [Coulonges sur l’Autize], et deux à la Brosse en Xantonge, sus la porte de la cave. [La Brousse] (IV, 31)

Grosses poultres sus les quelles sont les pons de Nantes, Saulmur, Bregerac, et à Paris les pons au Change et aux Meusniers soutenus (IV, 34)

si ces discours ne satisfont à l’incredulité de vos seigneuries, praesentement (j’entends après boyre) visitez Lusignan, Partenay, Vovant, Mervant, et Pouzauges, en Poictou. Là trouverez tesmoings de renom et de la bonne forge, les quelz vous jureront  sus le bras sainct Rigomé que Mellusine, leur premiere fondatrice, avoit corps feminin jusques aux boursavitz , et que le reste en bas estoit andouille serpentine, ou bien serpent andouillicque. Elle, toutesfoys, avoit alleures braves et guallantes, lesquelles encores aujourdhuy sont imitées par les Bretons balladins dansans leurs trioriz fredonnizez [accompagnés de chants] (IV, 38)

Et estoit le pennaige rouge cramoisy, comme est d’un Phoenicoptere, qui en Languegoth est appelé Flammant. (IV, 41)

Homenaz nous dist que c’estoit pour faire bonne chere… ce que feut faict, et en beau cabaret assez retirant à celluy de Guillot en Amiens (IV, 51)

Une statue de boys, mal taillée et lourdement paincte… a Lyon, au carneval, on l’appelle Maschecroutte (IV, 54)

Phares, haultes tours sus le rivaige de la mer, esquelles on allume une lanterne on temps qu’est tempeste sus mer pour addroisser [diriger] les mariniers, comme vous pouvez veoir à La Rochelle et Aigues-Mortes (IV, bd)

Un son de loing venant, frequent et tumultueux, et nous sembloit à l’ouyr que fussent cloches petites, grosses, mediocres ensemble sonantes comme l’on fait à Paris, Jergueau [Jargeau], Medon [Meudon] et autres, es jours des grands festes. (IV, 1)

Le tiers jour subsequent entrasmes en l’Isle de Cassade, vraye idée de Fontainebleau, car la terre est si meigre que les os (ce sont rocz) luy persent la peau, areneuse, sterille, mal saine et mal plaisante (V, 10)

Spécialités

 



A ceste fin, avoit ordinairement bonne munition de jambons de Magence et de Baionne, … provision de saulcisses, non de Bouloigne [Bologne] (car il craignoit ly boucon [morceau empoisonné] de Lombard), mais de Bigorre, de Lonquaulnay, de la Brene et de Rouargue. (G, 3)

 

Pour sa chemise furent levées neuf cens aulnes de toille de Chasteleraud (G, 8)

 

Son espée ne fut Valentienne, ny son poignart Sarragossoys (G, 8)

 

Ce bon vin Breton, lequel poinct ne croist en Bretaigne, mais en ce bon pays de Verron (G, 13)

 

Reputez moy à jamais un taillebacon de la Brene (G, 15)

 

Sa jument… toute chargée de froumaiges de Brye et de harans frays (G, 17)

 

Au partir de l'eglise, on luy amenoit sur une traine à beufz un faratz [tas] de patenostres de Sainct Claude, aussi grosses chascune qu'est le moulle d'un bonnet [la tête], et, se pourmenant par les cloistres, galeries ou jardin, en disoit plus que seze hermites (G, 21)

 

Tenez, capitaine, beuvez en hardiment, j'en ay faict l'essay, c'est vin de La Faye Monjau (G, 34)

 

On apresta le soupper, et de surcroist feurent roustiz : seze beufz, troys genisses, trente et deux veaux, …quatre cens chappons de Loudunoys et Cornouaille (G, 37)

 

Aporte le fruict ; ce sont chastaignes du boys d’Estrocz  (G, 40)

 

Puis luy donna une belle espée de Vienne, avecques le fourreau faict à belles vignettes d’orfeverie (G, 46)

 

Pour luy faire un paeslon [poêlon] à cuire sa bouillie, furent occupez tous les paesliers [poêliers] de Saumur en Anjou, de Viledieu en Normandie, de Bramont en Lorraine, et luy bailloit on ladicte bouillie en un grand timbre [auge] qui est encores de present à Bourges, près du palays. (P, 4)

 

Il en advint un inconvenient bien grand, car, la portant ainsi [la cloche] et la faisant sonner par les rues, tout le bon vin d’Orléans poulsa [tourna], et se gasta. (P, 7)

 

Un chascun se sentit tant altéré de avoir beu de ces vins poulsez qu'ilz ne faisoient que cracher aussi blanc comme cotton de Malthe. (P, 7)

 

Aulcuns livres qu’il y trouva… desquels sont jà imprimés, et les aultres l’on imprime maintenant en cest noble ville de Tubinge. (P, 7)

 

Il n'est tel que faucher l'esté en cave bien garnie de papier et d'ancre, de plumes et ganivet [canif] de Lyon sur le Rosne. (P, 12)

 

Ilz n'en craignoyent courmaran ny quanard de Savoye. (P, 12)

 

Quand il se trouvoit en compaignie de quelques bonnes dames, il leur mettoit sus le propos de lingerie et leur mettoit la main au sein, demandant : « Et cest ouvraige, est il de Flandres, ou de Haynault ? » (P, 16)

 

Leur broche de boys, une lardouere, un meschant chauldron tout pertuisé, une breusse [broc] où ilz saulsoient, une saliere de terre et un guobelet de Beauvoys. (P, 27)

 

Devallez ce vin blanc d’Anjou de la hune et beuvons icy à la bretesque. (P, 28)

 

Et beurent si net qu’il n’y demeura une seule goutte des deux cens trente et sept poinsons, excepté une ferriere [gourde] de cuir bouilly de Tours. (P, 28)

 

Par Dieu, Dieu, fol enraigé, guare moine ! cornemuse de Buzançay ! (III, 45)

 

Vous qui estez Robin mouton, serez en ceste couppe de balance, le mien mouton Robin sera en l'aultre : je guaige un cent de huytres de Busch que, en poix, en valleur, en estimation, il vous emportera hault et court, en pareille forme que serez quelque jour suspendu et pendu (IV, 6)

De la peau seront faictz les beaulx marrroquins, lesquelz on vendra pour marroquins Turquins, ou de Montelimart, ou de Hespaigne pour le pire. Des boyaulx, on fera chordes de violons et harpes, lesquelles tant cherement on vendra comme si feussent chordes de Munican [Munich] ou Aquileie [L'Aquila, dans les Abruzzes] (IV, 6)

Si vos chartiers et nautonniers amenans pour la provision de vos maisons certain nombre de tonneaulx, pippes et bussars de vin de Grave, d’Orléans, de Beaulne, de Myrevaulx, les avoient buffetez [volés] et beuz [bus] à demy, le reste emplissans d’eau, comme font les Limosins à belz esclotz [sabots], charroyans les vins d’Argenton et Sangaultier [Saint-Gaultier], comment en housteriez [ôteriez] vous l’eau entierement ? (III, 52)

C’estoit gros bureau d’Auvergne, tant s’en falloit que feust saye [soie] cramoisie. (IV, 32)

Mais, dist Panurge, une grosse botte de ce bon vin de Languegoth, qui croit à Mirevaulx, Canteperdris et Frontignan ! (IV, 43)

J’en aimeroys mieulx, dist Panurge, une mouillée de quelque bon vin d’Anjou (IV, 46)

Adoncques, ...offrirent à leur Dieu, ouvrans leurs corbeilles et marmites, Hippocras blanc, avec la tendre roustie seiche, pain blanc, pain mollet...Souppes lionnoises, chous cabutz à la mouelle de bœuf, hoschepotz, salmiguondins (IV, 59)

 

Puis grands pastez de venaison, d'allouettes… fromaiges, pesches de Corbeil, artichaulx, guasteaux feueilletez (IV, 59)

Perdriaux, gelinottes, poulles d'Inde, gros chappons de Lodunois, venaisons de toutes sortes, et toutes sortes de gibier (V, 6)

 

Saulcisons de Millan, cocqs d'Inde, chappons, autardes, malvousie, et toutes bonnes viandes estoient prestes et bien accoustrées (V, 16)

 

L'hoste en son temps avoit esté bon raillard, grand grignoteur, beau mangeur de souppes Lionnoises (V, 16)

 

Par Dieu, c’est ici vin de Beaune, meilleur qu’onques jamais je beus (V, 42)

 

Bonnes et mauvaises réputations

Un diament en poincte, et une esmeraulde de Physon, de pris inestimable, car Hans Carvel, grand lapidaire du roy de Melinde, les estimoit à la valeur de soixante-neuf millions huyt cens nonante et quatre mille dix et huyt moutons à la grande laine ; autant l’estimerent les Fourques [Fugger] d’Auxbourg (G, 8)

 

[La jument de Gargantua] estoit grande comme six oriflans, et avoit les pieds fenduz en doigtz comme le cheval de Jules Cesar, les aureilles aussi pendentes comme les chievres de Languegoth (G, 16)

 

Esmerveillez vous dadvantaige de la queue des beliers de Scythie, que pesoit plus de trente livres, et des moutons de Surie [syrie], esquelz fault (si Tenaud dict vray) affuster une charrette au cul pour la porter, tant elle est longue et pesante. (G, 17)

 

Et fut amenée par mer, en troys carracques et un brigantin, jusques au port de Olone en Thalmondoys (G, 16)

 

Les gentilzhommes de Beauce desjeunent de baisler, et s’en trouvent fort bien, et n’en crachent que mieulx (G, 16)

 

Le peuple de Paris est tant sot, tant badault et tant inepte de nature, qu’un basteleur, un porteur de rogatons [reliques], un mulet avecques ses cymbales, un vielleuz au mylieu d’un carrefour, assemblera plus de gens que ne feroit un bon prescheur evangelicque (G, 17)

 

Les Parisiens, qui sont faictz de toutes gens et toutes pieces, sont par nature et bons jureurs et bons juristes, et quelque peu oultrecuydez [présomptueux] (G, 17)

Alloit veoir les basteleurs, trejectaires [escamoteurs] et theriacleurs [charlatans], et consideroit leurs gestes, leurs ruses, leurs sobressaulx et beau parler, singulierement de ceulx de Chaunys en Picardie, car ilz sont de nature grands jaseurs et beaulx bailleurs de baillivernes en matiere de cinges verds (G, 24)

A Bayonne, à Sainct Jean de Luc et Fontarabie sayzirez toutes les naufz (G, 33)

Vous semblez les anguilles de Melun : vous criez davant qu’on vous escorche (G, 47)

 

Il luy voulut donner l’abbaye de Bourgueil ou de Sainct Florent, laquelle mieulx luy duiroit [plairait], ou toutes deux s’il les prenoit à gré (G, 52)

 

Ledict bastiment estoit cent foys plus magnificque que n’est Bonivet, ne Chambourg, ne Chantilly (G, 53)

 

Aultres croissoient en matiere de couilles si enormement que les troys emplissoient bien un muy. D’iceulx sont descendues les couilles de Lorraine, lesquelles jamays ne habitent en braguette : elles tombent au fond des chausses.  (P, 1)

 

Aultres croissoyent par les aureilles, lesquelles tant grandes avoyent que de l’une faisoyent pourpoint, chausses et sayon, de l’aultre se couvroyent comme d’une cape à l’Espagnole, et dict on que en Bourbonnoys encores dure l’eraige [héritage], dont sont dictes aureilles de Bourbonnoys. (P, 1)

 

Elle en mourut, la noble Badebec,

Du mal d’enfant, que tant me sembloit nice

Car elle avoit visaige de rebec,

Corps d’Espaignole, et ventre de Souyce. (P, 3)

 

Ceulx qui le servoyent le lierent à gros cables, comme sont ceulx que l’on faict à Tain pour le voyage du sel de Lyon, ou comme sont ceulx de la grand nauf  Françoyse qui est au port de Grace en Normandie. (P, 4)

Vint à Paris avecques ses gens. Et, à son entrée, tout le monde sortit hors pour le veoir, comme vous sçavez bien que le peuple de Paris est sot par nature, par bequarre, et par bemol. (P, 7)

 

L’apparition de saincte Geltrude à une Nonnain de Poissy estant en mal d’enfant. (P, 7)

Un homme… tant mal en ordre qu’il sembloit estre eschappé es chiens, ou mieulx resembloit un cueilleur de pommes du païs du Perche. (P, 9)

Je suis né et ay esté nourry jeune au jardin de France, c’est Touraine. (P, 9)

Partans de Rouen, arriverent à Hommefleur. (P, 23)

Pour bailler l'estrapade à ces vins blancs d'Anjou qui font la jambette, collet à collet, à la mode de Bretaigne (P, 12)

Le premier son de matines, qu’on appelle en Lussonnnoys frotte couille. (P, 28)

Feut faict un si horrible tumulte qu’il me souvint quand la grosse tour de beurre, qui estoit à Sainct Estienne de Bourges, fondit au soleil. (P, 30)

Tous les chevaliers de la Table Ronde estoyent pauvres Gaingnedeniers… comme sont les bastelieres de Lyon et gondoliers de Venise. (P, 30)

Adonc pissa dedans son bacquet, comme font les moustardiers à Paris. (P, 30)

De fortes et grosses villes, non moins grandes que Lyon ou Poictiers. (P, 32)

Deux grosses villes telles que Rouen et Nantes, riches et bien marchandes. (P, 33)

Sainct Iago [Jacques] de Bressuire !(III, 22)

Sainct François le Jeune [de Paule], lequel est au Plessis lez Tours reclamé de toutes femmes en grande devotion. (III, 24)

Veidz [vis] tu oncques le froc du moine de Castres ? quand on le posoit en quelque maison, feust à descouvert, feust à cachettes, soubdain, par sa vertus horrificque, tous les manens et habitans du lieu entroient en ruyt [rut], bestes et gens, hommes et femmes, jusques aux ratz et aux chatz. (III, 27)

A la Passion qu’on jouoit à Saint-Maixent, entrant un jour dedans le parquet, je veidz, par la vertus et occulte propriété d’icelle, soubdainement tous, tant joueurs que spectateurs, entrer en tentation si terrifique qu’il n’y eut ange, homme, diable, ne diablesse qui ne voulust biscoter. Le portecole abandonna sa copie ; celluy qui jouoit sainct Michel descendit par la volerie ; les diables sortirent d’enfer, et y emportoient toutes ces paouvres femmelettes ; mesmes Lucifer se deschayna. (III, 27)

Le diantre, celluy qui n’a point de blanc en l’œil, m’emporte doncques ensemble, si je ne boucle ma femme à la Bergamasque quand je partiray hors mon serrail (III, 36)

Terrouoir doux, uligineux, legier, humide sans froydure, comme est Olone (III, 49)

Exemple on petit Zachée [personnage biblique], duquel les Musaphiz [docteurs] de S. Ayl [Saint-Ay] près Orléans se vantent d’avoir le corps et reliques, et le nomment sainct Sylvain (IV, pr)

Selon le proverbe des Limosins, à faire la gueule d’un four sont trois pierres necessaires (IV, pr)

Chinon, ville insigne, ville noble, ville antique, voyre premiere du monde (IV, pr)

Sans naufrage, sans dangier, sans perte de leurs gens, en grande serenité, feirent le voyage de Indie superieure en moins de quatre moys, lequel à poine feroient les Portugualoys en troys ans, avecques mille fascheries et dangiers innumerables. (IV, 1)

La couleur de son poil estoit telle que voyez es asnes de Meung (IV, 2)

 [Au sujet des moutons] De leurs crottes (mais qu’il ne vous desplaise) les medicins de nos pays guerissent soixante et dix huict especes de maladies. La moindre des quelles est le mal Sainct Eutrope de Xaintes, dont Dieu nous saulve et guard ! (IV, 7)

 

À chascun d’eulx promettant eriger un beau cenotaphe et sepulchre honoraire au plus hault du mont Cenis, à son retour de Lanternoys. (IV, 8)

Bren, c’est merde à Rouan (IV, 10)

Par foy, nos fieulx, j’aymeroys mieulx voir un bon et gras oyzon en broche. Ces porphyres, ces marbres sont beau. Je n’en dis poinct de mal, mais les darioles d’Amiens sont meilleures à mon guoust. Ces statues antiques sont bien faictes, je le veulx croire ; mais par sainct Ferreol d’Abbeville, les jeunes bachelettes de nos pays sont mille foys plus advenentes. (IV, 11)

A Rome, gens infiniz guaignent leur vie à empoisonner, à batre et à tuer. (IV, 12)

Je vous edifieray une belle grande petite chappelle ou deux, entre Quande et Monssoreau, et n’y paistra vache ne veau. (IV, 19)

Luy demanda… si les mers adjacentes d’icelle isle estoient ainsi ordinairement subjectes à tempeste

, comme, en la mer Océane, sont les Ratz de Sanmaieu, Maumusson [Île d'Oléron], et, en la mer Méditerranée le gouffre de Satalie [Antalya], Montargentan [Telamone], Plombin [Piombino], Capo Melio [Cap Malia] en Laconie, l’estroict de Gilbathar [Gibraltar], le far [détroit] de Messine, et aultres. (IV, 25)

Dormoit… les oeilz ouvers comme font les lievres de Champaigne (IV, 32)

Et à bon droict est, jusques à praesent, de prudence grandement loué Charles, roy de France sixieme de ce nom, lequel retournant victorieux des Flamens et Gantois en sa bonne ville de Paris et, au Bourget en France, entendent que les Parisiens avecques leurs mailletz (dont feurent surnommés Maillotins) estoient hors la ville issuz en bataille jusques au nombre de vingt mille combatans, n’y voulut entrer …que  premierement ne se feussent en leurs maisons retirez et desarmez. (IV, 36)

Guaillardon, par syncope, natif près de Rambouillet. Le nom du docteur estoit Guaillartlardon. Ainsi dictes vous idolatre pour idololatre. (IV, 40)

Les pieds blancs, diaphanes et transparens comme un diamant, et estoient largement pattez, comme sont les oyes, et comme jadis à Tholose les portoit la royne Pedaucque. (IV, 41)

Qui pourroyt avoir une vessye de ce bon vent de Languegoth, que l’on nomme Cyerce ! Le noble Scurron, medicin, passant un jour par ce pays, nous contoit qu’il est si fort qu’il renverse les charrettes chargées. O le grand bien qu’il feroit à ma jambe Oeidipodicque [enflée] ! Les grosses ne sont les meilleures. (IV, 43)

Icy, dist Panurge, de par tous les Diables, ne sont ilz haereticques comme fut Raminagrobis, et comme ilz sont parmy les Almaignes et Angleterre. Vous estez Christians triez sus le volet (IV, 50)

Tous paouvres gens, vivans (comme l’hermite de Lormont, entre Blaye et Bourdeaux) des aulmosnes que les voyagiers leurs donnent (IV, 44)

Ne descendons jamais en terre des voleurs et larrons. Je vous asceure que telle est ceste terre icy, quelles aultres foys j’ay veu les isles de Cercq et Herm entre Bretaigne et Angleterre (IV, 46)

Les ferremens [instruments] de la messe, disent les Poictevins villageoys ce que nous disons ornemens, et le manche de la paroece [paroisse] ce que nous disons le clochier, par metaphore assez lourde (IV, bd)

Nous veismes un grand dogue à deux testes de chien, ventre de loup, griffé [griffu] comme un diable de Lamballe (V, 16)

Je vy un jeune Parazon guarir les verolez, je dy de la bien fine, comme vouz diriez de Rouen (V, 20)

A deux mile du lieu, feurent nos naufs [navires] encarrées [échouées] par-my les arenes [sables], telles que sont les Rats [raz] Sainct-Mathieu (V, 17)

Puis se guindans au chemin oportun, sans autrement se peiner ou fatiguer, se trouvoient au lieu destiné : comme vous voyez advenir à ceux qui de Lyon en Avignon et Arles se mettent en basteau sur le Rosne (V, 25)

Lieux de pèlerinage

Les uns cryoient : Saincte Barbe ! les aultres : Sainct George ! les autres : Saincte Nytouche ! les aultres : Nostre Dame de Cunault ! de Laurette ! de Bonnes Nouvelles ! de la Lenou ! de Riviere ! les ungs se vouoyent à sainct Jacques ; les aultres au sainct suaire de Chambery, mais il brusla troys moys après, si bien qu’on n’en peut saulver un seul brin ; les aultres à Cadouyn ; les aultres à sainct Jean d’Angery ; les aultres à sainct Eutrope de Xainctes, à sainct Mesmes de Chinon, à sainct Martin de Candes, à sainct Clouaud de Sinays [Cinais], es reliques de Javrezay [St-Chartier-de-Javarzay] et mille aultres bons petitz sainctz…(G, 27)

 

Six pelerins, qui venoient de Sainct Sebastien, près de Nantes (G, 38)

Universités

De faict vint à Poictiers pour estudier, et proffita beaucoup… et …n’est aujourd’huy passé aulcun en la matricule de ladicte université de Poictiers, sinon qu’il ait beu en la fontaine Caballine de Croustelles, passé à Passelourdin, et monté sur la Pierre levée. (P, 5)

 

De là ariverent à Maillezays, où il visita le sepulchre dudict Geoffroy à la grand dent : dont il eut quelque peu de frayeur, voyant sa pourtraicture, car il y est en image comme d’un homme furieux, tirant à demy son grand malchus [épée à lame courbe] de la guaine (P, 5)

 

Puys retourna non à Poictiers, mais voulut visiter les aultres universitez de France, dont, passant à La Rochelle, se mist sur mer et vint à Bourdeaulx, onquel lieu ne trouva grand exercice, sinon des guabarriers [portefaix] jouans aux luettes [jeu de cartes] sur la grave. De là vint à Thoulouse, où aprint [apprit] fort bien à dancer, et à jouer de l’espée à deux mains, comme est l’usance des escholiers de ladicte université ; mais il n’y demoura gueres, quand il vit qu’ilz faisoyent brusler leurs regens tout vifz comme harans soretz… (P, 5)

 

Puis vint à Montpellier, où il trouva fort bons vins de Mirevaulx et joyeuse compagnie ; et se cuida mettre à estudier en medicine…(P, 5)

 

…au chemin fist le Pont du Guard, et l’Amphitheatre de Nîsmes, en moins de troys heures, qui toutesfoys semble œuvre plus divin que humain ; et vint en Avignon, où il ne fut troys jours qu’il ne devint amoureux : car les femmes y jouent voluntiers du serrecropyere, parce que c’est terre papale. Ce que voyant son pedagogue, nommé Epistemon, l’en tira, et le mena à Valence au Dauphiné ; mais il vit qu’il n’y avoit grand exercice, et que les maroufles de la vile batoyent les escholiers..(P, 5)

 

Après il s’en partit, et à troys pas et un sault vint à Angiers, où il se trouvoit fort bien, et y eust demeuré quelque espace n’eust esté que la peste les en chassa. (P, 5)

 

Ainsi vint à Bourges, où estudia bien longtemps, et proffita beaucoup en la faculté des loix…

Partant de Bourges, vint à Orléans, et là trouva force rustres d’escholiers qui luy firent grand chere à sa venue ; et en peu de temps aprint avecque eulx à jouer à la paulme, si bien qu’il en estoit maistre, car les estudians dudict lieu en font bel exercice. (P, 5)

 

Après que Pantagruel eut fort bien estudié en Aurélians, il delibera visiter la grande université de Paris. (P, 7)

 

 Stations thermales

Son urine tant estoit chaulde que despuis ce temps là elle n’est encores refroydie, et en avez en France, en divers lieulx, selon qu’elle print son cours, et l’on l’appelle les bains chaulx comme : à Coderetz [Cauterets], à Limons [Limoux], à Dast [Dax], à Balleruc, à Neric, à Bourbonnensy, et ailleurs ; en Italie : à Mons Grot [Montegrotto], à Appone [Abano], à Sancto Pedro dy Padua, à Saincte Helene [Sant'Elena], à Casa Nova, à Sancto Bartholomeo. En la Conté de Bouloigne, à la Porrette, et mille aultres lieux. (P, 33)